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Comment ne pas être un prof idéal

Enseigner, « le plus beau métier du monde »… En plus de tous les avantages de la fonction, c’est une mission noble à accomplir. Un doublé qui fait rêver. Un doublé qui implique de se dépasser pour chacun des enfants qui sont confiés. Un doublé qui implique d’accepter les «  » » » » »quelques » » » » » » ombres au tableau, qui s’étendent ou diminuent selon les saisons.

En fait, la réalité, le tableau idyllique, malgré toute la bonne volonté de l’enseignant, est parfois (trop souvent) bien différente. Les souffrances sont importantes, le burn out se profile et la tentation d’abandonner est grande.

Emmanuelle Piquet a écrit cet ouvrage pour faire part de situations problématiques de classes vécues et pour lesquelles son équipe a cherché des solutions.
« Vous pourrez aller y piocher des idées si jamais, pour vous aussi, enseigner devient souffrance ».
Elle espère, par cet ouvrage, apaiser les souffrances relationnelles, insérer un peu de souplesse et d’oxygène dans le mode de l’Éducation Nationale où chacun en a besoin.

La première partie est consacrée aux injonctions qui paralysent.

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Cette partie permet de prendre conscience des objectifs (inatteignables) que l’on se fixe parfois, des croyances qui poussent certains enseignants à accepter certaines exigences et à s’épuiser dans des combats stériles et parfois destructeurs.
Accepter, formuler, avouer son impuissance dans ces contextes est parfois un premier pas vers l’apaisement.

Dans la seconde partie, elle décrit des histoires d’élèves qui ont été partagées par des enseignants demandant de l’aide pour eux. « Le simple fait que vous ayez eu le courage et l’humilité de demander de l’aide montre à quel point le fait d’incarner un adulte bienveillant et exigeant auprès de vos élèves est essentiel pour vous. »
Ces témoignages donnent des clés qui peuvent aider à accompagner les élèves qui nous sont confiés et qui rencontrent des difficultés.

Dans la troisième partie,  « Chers parents » elle aborde des situations avec « ce personnage avec lequel les interactions sont parfois génératrices de bien des émotions, chez vous comme chez lui. »
Les témoignages décrits dans cette partie visent à faire évoluer les relations avec les parents des élèves pour qu’ils deviennent des partenaires éducatifs.
« Parents avec lesquels un virage à 180° est parfois immensément bénéfique. Pour eux, comme pour vous. »

Dans la dernière partie, elle aborde les questions pratiques, celles à se poser pour les personnes qui se trouvent dans une situation relationnelle problématique.
Voilà donc 7 questions, 7 points sur lesquels se concentrer pour avancer vers une résolution inédite.

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  1. Qui souffre du problème ?
    C’est la personne qui souffre le plus qui va mettre des choses différentes en œuvre pour que la situation évolue.
  2. Quel sera l’indicateur que le problème est résolu ?
    Un objectif atteignable et mesurable permet d’évaluer l’efficacité de ce qui est mis en place.
  3. Quelle est la vision du monde de la personne qui souffre ?
    Chaque personne élabore sa réalité en fonction de son expérience, de ses apprentissages. La vision du monde de la personne influence donc la réponse à apporter pour qu’elle puisse fonctionner.
  4. Quelle émotion va pouvoir être mobilisée ?
    Les émotions sont à prendre en compte, dans un premier temps pour qu’elles diminuent en intensité, quand c’est nécessaire. Ensuite, s’en saisir permet de modifier les perceptions des personnes qui souffrent. Accueillir les émotions permet souvent de se remettre en mouvement.
  5. Quelles tentatives de régulations ont été mises en œuvre ?
    Réaliser le recueil le plus concret, actuel et exhaustif possible des tentatives réalisées.
  6. Quel est le sens du virage à 180° ?
    C’est la recherche de l’injonction globale opposée à celle pratiquée sans succès avec persévérance. C’est l’alimentation du problème que l’on va ainsi contribuer à stopper.
  7. Quelle est l’action la plus adaptée à la vision du monde de la personne qui souffre, à ses ressources ?
    C’est une action « sur-mesure » qui doit être trouvée pour qu’elle soit efficace et applicable.

Une précision toutefois s’impose à l’issue de cette propositions d’étapes pour résoudre un problème rencontré : Nous ne sommes pas des thérapeutes et il est également extrêmement difficile de faire preuve de clairvoyance lorsque l’on vit la situation problématique. Il est alors difficile de se poser les bonnes questions « Il est impossible de se tirer soi-même par les cheveux pour sortir d’un étang ». Mobiliser 2 ou 3 personnes de l’équipe éducative pour se poser ces questions, collaborer pour trouver le sens du virage à prendre est une solution proposée par Emmanuelle Piquet.

Emmanuelle Piquet a écrit cet ouvrage « pour que vous puissiez appréhender ces situations submergeantes autrement qu’en cherchant la cause de cette détresse dans les défaillances qui vous seraient uniquement imputable. »
« Prendre un virage à 180° demande toujours beaucoup de courage. Et des ressources supports à la fois bienveillantes et formées au sein de l’institution quand la tornade est trop forte. »

Mots clés : Professeurs, difficultés, ressources, 180°, Palo Alto, optimisme, créativité.

Prescription : Idéal pour les enseignants qui rencontrent des difficultés et ont l’impression d’avoir tout essayé, en vain.
Idéal également pour les personnes qui accompagnent des enseignants en souffrance et ont à cœur de leur permettre de retrouver souplesse, oxygène dans leur quotidien professionnel.

Contre-indication : Les adeptes des parcours rectilignes et allergiques aux virages risquent de développer une réaction forte si il dépassent la lecture de l’introduction.

 

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