C’est maintenant la 4ème semaine que les enseignants font classe de chez eux. Cette situation est inédite, tout est à inventer.
Dans un premier temps, la surprise de l’annonce passée, le cerveau s’est mis en ébullition :
Comment s’organiser ? Comment communiquer avec les élèves ?
Quelles activités proposer ? Quelles applications utiliser ? …
PRIORISER, CHOISIR, pour démarrer, s’est imposé.
Un cahier tout neuf, quelques pistes dans une pochette, le livre de lecture, des livres de lecture, les trousses, voilà leur paquetage, au moment de partir, le vendredi.
Première étape, garder le lien et rassurer les parents : enseigner est un métier et ce n’est pas celui des parents. J’ai commencé par envoyer un message informant de l’organisation à venir, accompagné d’une sketchnote de conseils dès le dimanche.
Deuxième étape, transférer des habitudes de la classe, à la maison pour garder des repères et prendre ses marques, enfants, parents, enseignants : pour nous, ce fut le rituel de l’écriture du matin. Les deux premières semaines, chaque matin d’école, puis la veille au soir, une fois le rythme pris, un plan de travail était envoyé par mail aux familles. A partir de la 3ème semaine j’ai envoyé des plans sur 2 jours : des habitudes étaient prises et un besoin d’organisation pour les parents s’est manifesté.
Très rapidement, des interactions se sont installées, par échanges de mails, avec les parents. Ils permettent de réguler la quantité de travail donné, de personnaliser l’accompagnement des élèves et aussi de se motiver mutuellement.
Troisième étape, proposer des moments de classe virtuelle avec l’outil proposé par le CNED. J’étais réticente et devant l’enthousiasme des collègues ayant testé, je l’ai proposé à la fin de la première semaine. Dès les premières minutes, j’ai constaté joie et plaisir des élèves à se voir, se parler. Je ressentais la même chose qu’eux. Nous avons donc instauré peu à peu, pas à pas, des rendez-vous de classe virtuelle.
Quatrième étape, préserver le lien, prendre des nouvelles avec les familles qui n’écrivent pas, ne sont pas/peu connectées. Cela passe par des appels téléphoniques, des échanges par SMS. Des différences subsistent, c’est une évidence frustrante. J’essaie d’adapter, personnaliser et il s’agira, ensuite, de trouver des solutions, une organisation avec ces familles pour aller au-delà.
Au fil de ces premières semaines, la priorité a été de préserver le lien, rassurer et préserver la sérénité des familles. Cela me semble être la clé de la continuité pédagogique qui rythme les journées des élèves confinés.
Enseignants, comment vivez vous cette période d’école à distance ? Quelles obstacles rencontrez vous ? Quelles solutions avez vous trouvées ?
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