Suite à une chute, immobilisée, je suis partie à la recherche de « munitions » pour vadrouiller… en restant chez moi. J’ai été interpelée par le titre de ce roman, ne sachant rien de son auteure. En effet, combien de fois ai-je entendu cette expression, pendant mon enfance ! Pioufffff.
Je lis le résumé et me voilà amusée par le décor planté : « Une psychologue qui se s’enfuit de sa vie, semble plutôt déprimée… pour travailler dans une maison de retraite. »
C’est pour le moins improbable.
J’ai retrouvé, dans le parcours de Julia, dans ses aventures-difficultés, quelques traits de mon caractère, quelques fonctionnements qui me gâchent parfois de chouettes tranches de vie… des rappels bien utiles.
Ce qui plus surprenant encore, c’est de la suivre dans ses aventures avec les résidents, ses collègues et sentir que les sourires et la perspective d’un mieux-être germent peu à peu en elle.
Et, cerise sur le gâteau, l’humour avec lequel Virginie Grimaldi nous raconte cette histoire : des jeux de mots, des expressions détournée… et des situations pour le moins incongrues.
« C’est ainsi que je me retrouve dans la petite salle réservée aux activités sportives, entourée du gang des mamies, de Gustave, Jules et Arlette, tous vêtus comme s’ils s’apprêtaient à courir un marathon. La prof, Svetlana, est une jolie blonde avec un léger accent et l’air aussi doux qu’un rouleaux de toilette triple épaisseur. Je me vois mal comment son cour pourrait me mettre en difficulté.
…
9h30 : C’est parti pour une heure de gymnastique douce.
9h34 : On effectue des rotations de poignets depuis quatre minutes, je pense qu’il sont bien échauffés.
…
9h45 : La musique serait agréable, si elle n’était pas couverte par le Concerto des articulations en ré mineur.
…
10h01 : premier exercice, on doit enrouler le haut du corps vers le bas. Les plus souples pourront toucher le sol avec leurs mains, ajoute Miss Moltonel.
10h02 : Fière de moi. Mes doigts sont à la hauteur de mes chevilles. Elles doivent moins fanfaronner, les trois mamies.
10h03 : Je jette discrètement un oeil vers le gang des mamies pour m’assurer de leur admiration…
10h04 : Elle sont l’inverses d’admiratives. En réalité, elles ne font même pas attention à moi. Louise touche ses orteils, Elisabeth frôle le sol et Maryline a les mains à plat sur le tapis.
…
10h08 : Svetlana et son accent nous invitent à nous relever lentement, le dos rond.
J’essaie donc de me relever lentement, le dos rond.
10h11 : Bon. Il semblerait que je sois coincée.
…
10h30 : Ma séance est terminée, les sportifs quittent la salle, non sans m’avoir demandé si je voulais un médecin/le SAMU/un antidouleur/une bouillotte/de l’aide. J’ai tout décliné, arguant, en grimaçant, que la douleur s’estompait déjà. Dans l’entrebâillement de la porte, Gustave se retourne et me désigne quelque chose du regard.
Sous la fenêtre, dans un coin de la pièce, il m’a laissé un allié : son déambulateur.
Mots clés : psychologue, rupture, décès, humour, deuil, vieillesse, relations intergénérationnelles, amnésie, maison de retraite, amitié, accueil, surprises, malice, relations humaines, résilience, pouvoir des pépites de la vie, joie, clownerie de la vie.
Prescription : Idéal pour prendre du recul face aux petits tracas du quotidien… et se rappeler de prendre le temps de savourer les pépites qui se présentent sur notre chemin.
Idéal aussi pour voir la vieillesse sous un autre angle et faire un retour dans les souvenirs d’enfance vécus avec ses grands-parents.
Conseillé également à toutes celles et tous ceux qui sont tentés d’apporter du changement dans leur vie (professionnel ou personnel) en donnant un élan, éveillant l’envie de faire un premier pas.
Contre-indication : Les adeptes du rangement des personnes dans des cases prédéfinies et les allergiques à l’humour ou aux maladresses seront incommodés tout au long de ce roman.
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