Pédagogie Agile

Le profil du formateur idéal

Depuis que je suis passée du côté obscur de la force,
Depuis que j’ai des missions de formation à temps plein et donc plus de classe,
Je me questionne quand je lis, quand j’entends

« Seuls les formateurs qui enseignent encore,
sont crédibles et compétents. »

 

Je caricature et réalise peut-être un raccourci. Cependant, c’est ce que je perçois, ce que je comprends, des échanges sur ce sujet.

Par conséquent, comme j’ai des missions d’enseignante ressource pour les élèves Dys et Haut Potentiel, à temps plein, je n’ai plus de classe et je suis donc devenue incompétente.

Ayant l’impression d’avoir des compétences dans mes missions et que les retours le confirment, j’ai envie d’y voir plus clair.

Je me retourne et que vois-je sur mon chemin ?

Qui a contribué à mon évolution professionnelle ?

1- En début de carrière, de Supers Conseillers Pédagogiques 

J’ai commencé à enseigné dans une petite école rurale de 3 classes, 3 niveaux chacune et une équipe de circo particulièrement présente « à l’époque », de même que le Conseiller Pédagogique en Éducation Musicale.
Les conseille

rs pédagogiques avec lesquels j’ai travaillé étaient en poste depuis de longues années. La plupart d’entre eux a été beaucoup plus de temps CPC que PE. Pour autant, j’ai reçu, de leur part, de l’écoute, de l’attention et nous trouvions ensemble des pistes pour que j’évolue, que je progresse et pour mener à bien les projets en cours.
C’est accompagnée d’une équipe motivée, présente et compétente, que j’ai pu me préparer et obtenir le cafipemf. Et pourtant, ils n’étaient pas/plus en classe.

Suis-je tombée sur des exceptions ? Peut-être.

2- Depuis 7 ans : la communauté des Agilistes

Depuis 7 ans maintenant, c’est aussi hors de l’éducation nationale, avec d’autres formateurs, que je complète mes compétences professionnelles d’enseignante puis de formatrice. Je découvre et m’approprie des ressources qui ne sont pas spécifiquement pensées pour la classe, l’école et notre public. Les formateurs ne sont pas des enseignants. Certains sont des formateurs d’adultes, d’autres sont des développeurs informatiques, d’autres facilitateurs graphiques… Et pourtant, avec eux, j’ai d’abord trouvé comment continuer à enseigner, alors que j’avais l’impression que la démission était la seule issue. Leurs valeurs, leur manière de travailler, d’y aller pas à pas, m’ont permis de me remettre sur les rails.

Ensuite, au fil des journées de formation, des échanges, j’ai découvert des démarches complémentaires, d’autres outils, des astuces. J’ai aussi bénéficié d’écoute, d’empathie, d’échanges pour trouver des réponses aux obstacles rencontrés.
Et pourtant aucun d’entre eux n’est « en classe ». Pour certains, leur métier est d’écrire des lignes de code.

Comment est-ce possible ? Suis-je encore « dans les clous » de l’Éducation Nationale ? Oui, je le suis. Et c’est possible parce que nous avons les mêmes objectifs :

– trouver des réponses qui nous permettent de nous sentir bien et qu’il en soit de même

pour notre entourage professionnel,
– permettre à chacun de développer ses compétences, de progresser,
– veiller à utiliser son énergie, ses efforts à bon escient.

Est-ce, une fois de plus, une exception, pour que des « non enseignants » soient des formateurs qui me permettent de progresser professionnellement ? Peut-être bien.

Suis-je une exception ? Ou y aurait-il une autre explication ?

J’ai l’impression de n’être pas une exception. Tout d’abord parce que je rencontre de plus en plus d’enseignants dans les journées Agiles et parce que des copains formateurs ont lancé Nous Sommes Le Système.

Je vois une autre explication, un autre éclairage :
ces formateurs qui m’ont permis d’avancer, d’essayer de nouvelles pratiques, de sortir de ma zone de confort ont tous un point commun. Ils questionnent, font réfléchir, écoutent et, en dernier lieu proposent ou partagent leurs connaissances. Aucun d’eux ne m’a imposé son regard sur la situation, sa solution, sa recette à appliquer. En fait, je pourrais dire d’eux qu’ils sont des accompagnateurs, plus que des formateurs.

J’ai le sentiment que l’on peut être un formateur compétent et crédible sans pour autant être en classe. Tout est question de posture et d’intention. Et j’espère m’approcher de ces qualités, au quotidien, dans mes missions.

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