Accompagner les élèves
en tenant compte de toutes les dimensions
L’École doit permettre aux élèves de grandir, progresser, construire autant de compétences qu’ils le peuvent dans un climat porteur.
Elle accueille des élèves qui ont des besoins particuliers. Comme les autres élèves, ils aspirent à déployer pleinement leur potentiel.
L’enseignant fait face à des besoins différents et à des réalités singulières. Il ne peut connaître toutes les spécificités, tous les profils et les besoins qui en découlent. Son métier, c’est la pédagogie, l’enseignement et pas la rééducation.
Cependant, il peut se mettre à la place, faire preuve d’empathie en identifiant ce que vivent ces élèves dont le rythme d’apprentissage est différent de celui des autres élèves de la classe, du même âge. Une immersion qui lui permet de ressentir véritablement ce qu’est d’avancer avec une trottinette quand les autres bénéficient d’une voiture et certains même d’une fusée.
Une immersion qui permet de vivre ce décalage.
Comment ?
En étant débutant dans un groupe de confirmés, escalade, course à pied, yoga… Peu importe le type d’activité. Juste être peu expérimenté, en (fort) décalage avec le reste du groupe et observer ce que vous ressentez, ce qui fait obstacle, ce qui vous freine dans l’apprentissage et ce qui est moteur.
Ainsi, vous vous retrouvez dans une situation d’apprentissage, en groupe, proche de ce qu’il se passe en classe. Vous ne savez pas encore ou pas très bien, dans un groupe qui maîtrise mieux ou beaucoup mieux, qui a déjà appris. Vous êtes donc en décalage avec le groupe.
Que se passe-t-il ?
Vous rencontrez des difficultés : vous fournissez des efforts, vous essayez et ne réussissez pas ou peu. Vous vous retrouvez « derrière », le dernier au sens figuré et, selon l’activité, au sens propre également. Dans le cas de la course à pied ou du vélo, vous serez sans doute derrière et seul alors que vous fournirez au moins autant d’effort que les autres.
Que ressent-il ?
Malgré motivation et détermination, vous risquez de connaître des phases de découragements qui occasionnent de la tristesse et de la déception. Dans les moments de solitude, de plus fort décalage par rapport au groupe, malgré les efforts, le décrochage est fort probable.
Comme « le compte n’y est pas », que vous restez derrière et seul, vous ne voyez ni l’effet de vos efforts, ni vos progrès. Vous ressentez de la solitude, de l’isolement et vous vous sentez comme un poids pour le groupe. La frustration engendre souvent des émotions fortes que vous ne parvenez pas toujours à gérer.
Abandonner est alors fort tentant.
Et pourtant, vous n’êtes pas paresseux, vous faites de votre mieux et fournissez autant d’efforts que les autres. Si ce n’est plus.
Et pourtant, vous avez choisi d’être là, vous êtes adulte, c’est un loisirs et vous bénéficiez des encouragements des membres du groupe, de leurs conseils. Les autres participants font preuve de bienveillance.
Quelles sont les clés pour qu’il raccroche ou qu’il s’accroche ?
Des encouragements authentiques du reste du groupe sont porteurs. Vigilance pour qu’ils aient l’effet escompté : l’authenticité. Un compliment disproportionné par rapport au résultat ou à l’effort fourni a l’effet inverse. Décrire, préciser est utile.
Des témoignages des débuts d’autres membres du groupe aident à accrocher, indiquent que c’est possible. Cela précise que chacun est passé par ce chemin d’apprentissage, même si chacun le vit différemment.
Indiquer les stratégies utiles, les pratiques qui permettent de progresser est fort fructueux. Cela permet de concentrer les efforts où c’est utile. Donner des conseils d’équipement également.
Des adaptations au niveau du parcours, des difficultés à surmonter, de la quantité à réaliser permettent de maintenir l’engagement. Des obstacles supplémentaires pour le reste du groupe sont aussi une solution. Contourner certains obstacles est possible également pour que le groupe évolue ensemble, autant que possible, chacun déployant ses potentialités.
Ajuster et graduer les objectifs, les fixer et mesurer régulièrement avancées et difficultés persistantes permet de savoir sur quoi se concentrer, où fournir les efforts. Observer les sensations, leur évolution est également un indicateur utile.
Quel transfert pour la classe et l’accompagnement
des élèves à besoins éducatifs particuliers en ressort-il ?
CIBLER les priorités, les objectifs en fonction des possibles et ajuster, doser pour que ce soit possible.
RÉDUIRE les écarts entre l’élève à besoins particuliers et le groupe en contournant, en aménageant, adaptant les attentes et les aides.
CLARIFIER la technique pour réussir, l’équipement utile.
PRIORITÉS : inclusion dans le groupe, rôle effectif, authenticité des encouragements et compliments.
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